Le bois, énergie renouvelable par excellence est un acteur essentiel du développement durable. En effet, bien que produisant une énergie de combustion comme le charbon, qui a, lui aussi une origine végétale, le bois est considéré comme un combustible écologique. Comment est-ce possible
LA BIOMASSE
L’un des atouts de la biomasse végétale est d’être renouvelable : il n’y a pas de risque de pénurie à plus ou moins long terme, comme c’est le cas pour les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) L’accroissement biologique du bois, par exemple, est actuellement de 81 millions de m3 par an en Europe ! Disponible partout dans notre pays, quasiment produit « sur place » et stockable pendant une longue durée sans menace pour l’environnement, son bilan écologique est extrêmement favorable, ce qui en fait une énergie renouvelable à privilégier.
En poussant grâce à la photosynthèse, toutes les essences végétales de la planète absorbent du gaz carbonique (CO2), principal gaz à effet de serre, puis fixent le carbone et rejettent l’oxygène. Chaque tonne de bois produite équivaut ainsi à 0,5 tonne de CO2 fixé !
Dans le cadre d’une gestion éco-responsable, où de nouvelles plantations renouvellent les coupes, favorisant l’entretien des forêts et limitant ainsi les risques d’incendie, le chauffage au bois participe à l’effort éco-citoyen en faveur de la planète tout en mettant son utilisateur à l’abri des crises.
Dans la mesure du possible, il est conseillé de faire appel à des exploitants locaux afin de réduire l’impact carbone lié au transport.
LA COMBUSTION
La combustion de la biomasse à la place des énergies fossiles permet de limiter l’effet de serre.
Le bois est une énergie renouvelable propre, à condition de l’utiliser avec un appareil de qualité et à haut rendement. Contrairement aux idées reçues, la combustion du bois ne dégage pas plus de gaz carbonique que sa décomposition. Dans les deux cas, le bois restitue exactement la quantité de CO2 qu’il a absorbé durant sa croissance. En outre, le gaz carbonique libéré par le bois est absorbé par les jeunes arbres en phase de croissance, et, par conséquent, réintégré dans son circuit naturel.
Le bilan carbone du chauffage au bois est donc neutre, contrairement aux énergies fossiles qui rejettent du CO2 piégé il y a des millions d’année, déséquilibrant ainsi le mélange gazeux de notre atmosphère.
LE BOIS DE CHAUFFAGE
Avant tout, il faut savoir que l’efficacité du chauffage au bois en tant qu’énergie renouvelable ne dépend pas de la taille des bûches, mais de la qualité du corps de chauffe de l’appareil et du combustible. Le type de corps de chauffe installé doit être adapté à la surface à chauffer. C’est lui qui conditionne la taille des bûches à employer et non l’inverse.
Les espèces de bois de chauffage les plus adaptées pour l’alimentation d’un poêle-cheminée sont le hêtre, le chêne ou le bouleau car les feuillus présentent une plus haute valeur énergétique. Ces bois brûlent avec plus de constance et plus silencieusement que les bois de conifères comme le pin ou le sapin. Toutefois, ces derniers conviennent parfaitement pour la phase de mise à feu car ils brûlent plus vite et dégagent rapidement une forte chaleur.
Quelle que soit la variété de bois de chauffage utilisé, la règle suivante est applicable : plus le bois est sec, plus il brûle proprement et plus son rendement énergétique est élevée. Pour cette raison, il convient de n’utiliser que du bois non traité et séché à l’air, dont la teneur en humidité est inférieure à 20%. Ne pas brûler des bois agglomérés, des bois peints ou imprégnés, qui encrassent les appareils, les conduits et rejettent des composants toxiques dans l’atmosphère.
LES EMISSIONS DE PARTICULES
Le bois est donc l’une des énergies les moins émettrices de CO2. Sa combustion libère toutefois des polluants : oxydes d’azote (NOx), monoxyde de carbone (CO), composés organiques volatils (COV), particules fines, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). N’ayons pas peur de le dire, même si cela reste un tabou en France, nos voisins suisses, allemands, autrichiens… ont déjà des lois visant à la réduction des poussières polluantes. A cette fin, il existe dans ces pays des filtres à particules qui devraient bientôt faire leur apparition sur le marché français.
La qualité de la combustion étant due essentiellement au type d’appareil et à son réglage, mais aussi à la qualité du combustible, il est important d’agir en priorité sur ces leviers en renouvelant les appareils obsolètes et polluants, car le secteur domestique (85% du bois consommé) contribue significativement aux émissions atmosphériques. C’est aussi une question d’économie et de confort, car les appareils récents chauffent mieux, tout en consommant moins de bois. Un poêle moderne rejette ainsi près de 100 fois moins de poussières qu’un feu de broussailles et 10 fois moins qu’une cheminée ouverte (Il y a 20 ans, les appareils de chauffage bois avaient un rendement moyen de 45%, alors qu’il est aujourd’hui de 80%, voire davantage, ce qui signifie, pour un rendement de 80%, que 80% du combustible est transformé en énergie, le reste constituant les cendres, suies et particules).